J'ai lu avec intérêt les articles de Thomas et d'Inrng consacrés au futur classement IG Markets Pro Cycling Index.
Pour résumer, IG Markets, co-sponsor de l'équipe Team Sky, a annoncé vouloir lancer un classement mondial de cyclisme, aux règles différentes de celui de l'UCI.
Pourquoi un nouveau classement ?
Les analyses de Thomas et d'Inrng sont assez complètes. Mes collègues blogueurs rappellent qu'un classement alternatif, le Cycling Quotient, établi par quelques passionnés et relayé par internet, fait déjà beaucoup parlé de lui depuis plusieurs mois.
Comme d'autres acteurs du cyclisme actuel, IG Markets a donc senti que quelque chose ne tournait pas rond avec l'actuel classement UCI. Comme l'indique INRNG, remporter une étape au Tour Down Under rapporte autant de point qu'une 5ème place du Tour, ou une 3ème place du Giro !
Pourtant, à sa création, le classement UCI se voulait inspiré de celui de la Formule 1, puis du classement ATP (Tennis). Au cours des années, la formule à évolué, pour aboutir à un classement auquel plus personne ne comprend rien et très peu connu du grand public (contrairement à la F1 ou au Tennis).
Quelle crédibilité ?
Pour autant, quelle crédibilité accorder à IG Markets pour établir ce classement ? Certes, l'entreprise sponsorise une équipe (et parraine même le Tour Down Under). Mais le cyclisme n'est pas son métier. Il est donc surprenant de voir le directeur marketing d'une entreprise spécialisée dans la Bourse nous expliquer pourquoi son classement de cyclistes est pertinent !
Heureusement, IG Markets s'est associé à Opta, entreprise spécialisée dans la gestion des "données sportives". Vous ne connaissez peut-être pas Opta, pourtant ils établissement pour le compte de Castrol un classement des meilleurs footballeurs d'Europe. Mais surtout ils fournissent régulièrement des statistiques aux chaines de télévision et ont comme principal client la chaine Sky Sports (le monde est petit !).
L'UCI fragilisée ?
Concurrencé par IG Markets et Opta, le classement UCI est-il en danger ? Oui et non.
Non parce que, par le passé, d'autres classements alternatifs ont existé (le Super Prestige Pernod, ou plus récemment le classement Eurosport) sans pour autant tuer le classement des instances officielles. On sait que le classement UCI détermine, en partie, l'attribution des précieuses licences Pro Tour 
et qu'il gardera donc, toute son importance aux yeux des coureurs et managers. L'un de ses effet pervers est d'ailleurs d'encourager la chasse aux points. On l'a vu récemment sur Paris-Nice : l'équipe RadioShack a préféré "assurer" ses points (3 coureurs dans les 10 premiers) plutôt que d'aller chercher, sous la pluie, la victoire finale (mais risquer la chute).
Oui, parce que dans le contexte actuel, l'établissement d'un classement concurrent est un signe de défiance supplémentaire envoyé par les équipes à l'UCI. On sait qu'une dizaine de managers aimeraient monter leur propre un circuit de cyclisme professionnel. Ce circuit n'a pas encore vu le jour, mais l'initiative d'IG Markets, partenaire d'une équipe frondeuse (Sky), pourrait être la première pièce à l'édifice.
Photo de Paris-Nice : © Presse Sports/B.Papon
