En 2004, quand David Walsh et Pierre Ballester avaient écrit L.A. Confidentiel - Les secrets de Lance Armstrong, j'avais sauté sur le bouquin. J'étais trop heureux que des journalistes enquêtent enfin sur celui qui trafiquait les palmarès cyclistes depuis 1999.

Mais quelques années plus tard, en 2013, alors que le vélo semblait être en passe de devenir un exemple en matière de lutte contre le dopage, j'avais au contraire été très déçu de voir Ballester tomber dans la facilité en publiant Fin de cycle - Autopsie d'un système corrompu. J'avais écrit mon dépit sur Twitter, soulignant que le journaliste français, fin connaisseur du Rugby, ferait bien de s'intéresser au dopage dans d'autres sport que le seul cyclisme.

Il faut dire qu'en 2013, surfant sur l’effet "100ème édition du Tour de France", de nombreux ouvrages sur le sujet étaient sorties en librairie. Ils étaient signés des habituels Antoine Vayer, Tyler Hamilton, Jean-Pierre de Mondenard et quelques autres. À mes yeux, tous donnaient une image erronée du sport cycliste. Ces dernières années, on a vu Cadel Evans, Thibaut Pinot ou Jean-Christophe Péraud briller sur les routes du Tour de France. Preuve que le cyclisme a changé ! Et même s'il y a encore du chemin à parcourir, il est urgent de reconnaitre les efforts consentis par toute une génération de coureurs : passeport biologique, localisation Adams, auto-suspension, etc.

ballester.jpg Il est également urgent de se tourner vers d'autres sports et d'expliquer que le dopage est un problème qui touche toutes les disciplines. C'est donc ce que fait aujourd'hui Ballester, qui s'apprête à publier Rugby à charges, l'enquête choc.

Attention, je ne me réjouis pas ici, du fait que le journaliste français s'attaque enfin à d'autres sport. Je constate simplement qu'il amorce un début de réparation d'injustice. Mais je ne suis pas naïf. En l'absence de pointure, comparable à Virenque ou Armstrong dans le vélo, les affaires de dopage font rarement beaucoup de bruit. Cette nouvelle enquête de Ballester sera donc certainement oubliée dans quelques semaines.
Personnellement, ça me fera juste un argument de plus la prochaine fois qu'un collègue, à la machine à café, me sortira une énormité du style "Le Tour de France, tous des dopés !".