Vous le savez sans doute, sur le Tour de France, le vainqueur de l'édition précédente porte le numéro 1. Ses équipiers, les 7 chiffres qui suivent (donc, jusqu'à 8).
Les autres équipes viennent ensuite, classées en fonction du résultat de l'an dernier. Et à chaque fois, le leader de l'équipe porte un dossard se terminant par le chiffre 1.

Cette année, Tadej Pogačar a donc le numéro 1. Primož Roglič le dossard 11. Et Geraint Thomas le 21.

dossard.jpg Personnellement, chaque année, en début de Tour de France, j'ai le même réflexe : je cherche le dossard n°51. Non, rien à voir avec un apéritif anisé ! Le dossard 51, c'est simplement le plus mythique d'entre tous. Voici son histoire :

1969.jpg Tout a commencé en 1969. Un jeune Belge débarque sur le Tour de France. Il s'appelle Eddy Merckx et porte le dossard 51. Même si on ne parle pas encore de lui comme un cannibale, le gamin a déjà les dents longues. Cette année là, il remportera son premier Tour de France. Le premier d'une longue liste !

Quelques années plus tard, en 1973, c’est Luis Ocaña qui débute le Tour de France avec le dossard 51. L'espagnol n'est pas un débutant, puisqu'il a déjà brillé sur le Tour de France les années précédentes. Mais la chance n'a jamais été de son coté. Cette année là, grâce au dossard 51, il remporte sa première Grande Boucle.

En 1975, Bernard Thévenet, avec le dossard 51 accroché à son maillot Peugeot, réussi l'extraordinaire exploit de battre Eddy Merckx. Le Français remporte alors son premier Tour de France.

Hinault.jpg En 1978, Bernard Hinault arrive sur le Tour de France avec un joli maillot de champion de France. On lui rajoute le dossard 51. Et voila que le Blaireau remporte, à son tour, sa première Grande Boucle. Il en gagnera encore 4 autres, plus tard.

Et voila ! En moins de 10 ans, le dossard 51 a ainsi gagné une réputation de sorte de "Paul Le Poulpe"[1] : il est capable d'annoncer, avant tout le monde, le futur vainqueur du Tour de France.

Malheureusement, les années qui ont suivi, la magie a pris du plomb dans l'aile. Pedro Delgado, dossard 51 en 1987, est battu par Stephen Roche. Et Gianni Bugno, dossard 51 en 1991, échoue face à Miguel Indurain. En 2015, le dossard 51 ne permet pas Nairo Quintana de l'emporter face à Chris Froome. Et plus proche de nous, en 2019, Thibaut Pinot est à deux doigts de redorer le blason du numéro 51 lorsqu'il abandonne finalement sur blessure dans la dernière étape alpestre.

alaph.jpg Mais alors, autrefois dossard porte bonheur, le 51 est-il devenu, avec les années, le dossard des poissards ? Pas vraiment. Car en 2021, le dossard 51 a brillé d'entrée de jeu, dès la première étape. Et on espère le voir remettre ça rapidement. Car oui, cette année, c'est Julian Alaphilippe qui porte le 51.

Les plus mathématiciens d'entre vous me répondrons que c'est logique : il cumule le dossard 51 avec la malédiction du maillot arc-en-ciel. Mais ça, c'est un autre sujet, dont il faudra que je vous parle en octobre prochain !


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Ce billet est une ré-édition, adaptée, d'un précédent article de 2012 mais également de celui de 2017.

Note

[1] Référence un peu ancienne... désolé